RCSSP RESEARCH PAPER NO.1 (January, 2002)

Des mod¨¨les singuliers d'¨¦tat-providence:
Singapour et Hong Kong


Christian Aspalter

Le concept d'¨¦tat-providence est traditionnellement un concept
Occidental. Ce n'est qu'au cours de ces derni¨¨res ann¨¦es que
le concept d'¨¦tat-providence a ¨¦t¨¦ export¨¦ en Orient. Ce concept
Occidental a ¨¦t¨¦ accept¨¦ notamment dans trois pays d'Extr¨ºme-Orient,
dans une certaine mesure, par les ¨¦lites gouvernantes: le Japon,
la Cor¨¦e du Sud et Taiwan (Peng, 2002; Kwon, 1997, 1998, 2002;
Ku, 2002, Aspalter, 2001a,b).

Dans d'autres pays industrialis¨¦s d'Extr¨ºme-Orient, le concept de
l'¨¦tat-providence n'est pas encore ¨¦tabli dans le monde politique
et la communaut¨¦ scientifique. A Hong Kong la pr¨¦sence de chercheurs
qui ont ¨¦tudi¨¦ particuli¨¨rement en Grande Bretagne a permis la
promotion du concept d' ¨¦tat-providence parmi les universitaires,
et il s'est donc heurt¨¦ ¨¤ une moindre opposition de la part des
les ¨¦lites gouvernantes (Chan, 1996, 2002). Dans les autres pays
l'id¨¦e d'¨¦tat-providence s'est heurt¨¦e ¨¤ l'opposition conjointe
des gouvernements et du monde scientifique. Dans des pays comme
la Thaïlande, la Malaysie, Singapour, mais aussi Hong Kong
le concept d'¨¦tat-providence est souvent perçu comme un
syst¨¨me qui a des effets n¨¦gatifs pour l'¨¦conomie parce qu'il
d¨¦courage l'initiative des individus par rapport ¨¤ la recherche
du travail (il encourage la paresse), la responsabilit¨¦ individuelle
et l'entraide au sein de la famille.

Apr¨¦s avoir discut¨¦ les innovations les plus importantes de ces
derni¨¨res ann¨¦es dans le domaine de la th¨¦orie comparative de
l'¨¦tat-providence, cet article examine les formes particuli¨¨res
d'¨¦tat-providence appliqu¨¦es ¨¤ Singapour et Hong Kong. Ces deux
pays sont de petites entit¨¦s politiques et offrent des solutions
sp¨¦cifiques ¨¤ la crise de l'¨¦tat-providence traditionnel, qui est
de moins en moins capable de financer les besoins croissants
en mati¨¨re de protection. Singapour a d¨¦velopp¨¦ un syst¨¨me fond¨¦
sur le principe de l'assurance, qui constitue un syst¨¨me de S¨¦curit¨¦
sociale autofinanc¨¦, sans aide financi¨¨re de la part du gouvernement.
C'est un syst¨¨me pourvu d'un fonds de garantie, aliment¨¦ par les
primes d'assurance, nomm¨¦ le Central Provident Fund.

Au contraire de Singapour, Hong Kong a install¨¦ un syst¨¨me social
qui est essentiellement financ¨¦ par l'¨¦tat. La caract¨¦ristique
la plus particuli¨¨re du syst¨¨me social de Hong Kong est que les
services sociaux sont presque exclusivement mis ¨¤ la disposition
des citoyens par des organisations non-gouvernementales, ONGs
(Aspalter, 2002b).

Singapour et Hong Kong ont trouv¨¦ des solutions uniques aux
probl¨¨mes de l'¨¦tat-providence traditionnel qui souffre des
inconv¨¦nients d'un ¨¦tat surcharg¨¦, particuli¨¨rement en ce qui
concerne les probl¨¨mes du financement et de la fiscalit¨¦. Une
fiscalit¨¦ lourde met en p¨¦ril la comp¨¦titivit¨¦ ¨¦conomique d'un pays
et la libert¨¦ d'action des individus en mati¨¨re d'engagement dans
le travail, d'¨¦pargne, et d'aide mutuelle au sein de la famille.

En outre, les ¨¦tats-providence traditionnels promettent des styles
de vie qui mettent en p¨¦ril la sant¨¦ des individus (cf le probl¨¨mes
des effets de 'free rider'; cf aussi Rosanvallon, 1995: 36) et
sont ¨¤ l'origine d'une utilisation inefficace des ressources
financi¨¨res d'une ¨¦conomie. Une des caract¨¦ristiques les plus
affirm¨¦es de l'¨¦tat-providence traditionnel est la redistribution
des ressources entre membres de la soci¨¦t¨¦. Cette redistribution des
ressources est fond¨¦e sur le concept de la solidarit¨¦ entre
diff¨¦rentes classes sociales.

Le concept de la redistribution des ressources ¨¦conomiques dans les
syst¨¨mes assuranciels traditionnels a n¨¦anmoins ¨¦volu¨¦ dans un
syst¨¨me de redistribution entre membres des m¨ºmes classes sociales.
Aujourd'hui, la distribution des ressources affecte particuli¨¨rement
des membres des classes moyennes, mais aussi la classe ouvri¨¨re et
les exclus. A Hong Kong les effets redistributifs de l'¨¦tat-providence
sont marginaux, parce que l'¨¦tat-providence n'est pas fond¨¦ sur un
syst¨¨me redistributif d'assurance sociale collective. Au contraire,
la politique sociale s'est concentr¨¦e sur les domaines du logement,
de la formation, de la sant¨¦ et des prestations sociales
(cf Chan, 1996). A Hong Kong, le niveau des services sociaux et
des prestations sociales sont mod¨¦r¨¦s. Un nouveaux syst¨¨me de
la securit¨¦ sociale autofinanc¨¦, le Mandatory Provident Fund,
a ¨¦t¨¦ ¨¦tablit en decembre 2000.

En raison du caract¨¨re autofinanc¨¦ du Central Provident Fund
en Singapour, le syst¨¨me social de Singapour ne connait aucune
redistribution entre membres d'une m¨ºme classe sociale ou
entre membres des classe sociales diff¨¦rentes. N¨¦anmoins, les
syst¨¨mes sociaux de Hong Kong et de Singapour assurent un
maximum de bien-¨ºtre. Pour comprendre le fonctionnement des
syst¨¨mes sociaux de ces deux pays, on doit savoir que le succ¨¨s
de ces syst¨¨mes sociaux est fond¨¦ sur une ¨¦conomie lib¨¦rale,
qui rend possible une taux ¨¦lev¨¦ de participation au march¨¦
du travail et, de plus, facilit¨¦ l'acc¨¨s aux march¨¦s pour les
entrepreneurs et entrepreneuses.

Cette ¨¦tude a choisi les mod¨¨les des syst¨¨mes sociaux de
Singapour et Hong Kong parce que ces deux pays comptent parmi
les plus ais¨¦s dans le monde et, en m¨ºme temps, ont moins de
probl¨¨mes sociaux, par comparaison avec les nations industrielles
les plus d¨¦velopp¨¦es. En outre, leurs syst¨¨mes sociaux offrent
des voies originales permettant de rendre compatibles un haut
niveau de protection sociale et la prosp¨¦rit¨¦ ¨¦conomique. L'objectif
de cet article est de donner un r¨¦sum¨¦ de la th¨¦orie des r¨¦gimes
de l'¨¦tat-providence, d'examiner les caract¨¦ristiques des
¨¦tat-providence ¨¤ Singapour et ¨¤ Hong Kong, et d'¨¦valuer ces
caract¨¦ristiques.

Gosta Esping-Andersen a classifi¨¦ les ¨¦tats-providences du monde
d¨¦velopp¨¦ et a trouv¨¦, comme Richard Titmuss 30 ann¨¦es avant lui
(en 1958), une r¨¦partition en trois cat¨¦gories. Selon cette
classification, il y a trois principaux r¨¦gimes, en mati¨¨re
d'¨¦tats-providence (Esping-Andersen, 1990, 1999). Le premier r¨¦gime
est le plus respect¨¦; c'est le r¨¦gime social-d¨¦mocrate qu'on
trouve en Scandinavie. Le mod¨¨le de la Su¨¨de qui repr¨¦sente
ce r¨¦gime est aussi connu comme le mod¨¨le d'¨¦tat-providence
institutionnel et universel. Dans la th¨¦orie d'Esping-Andersen,
ce mod¨¨le est oppos¨¦ au mod¨¨le lib¨¦ral, r¨¦siduel qu'on trouve dans
le monde anglo-saxon, par exemple en Grande-Bretagne et aux
Etats-Unis, et, par ailleurs, au Japon. La tripartisme du mod¨¨le
d'Esping-Andersen est fond¨¦ sur la dichotomie entre le mod¨¨le
rudimentaire, r¨¦siduel et le mod¨¨le institutionnel, universel
(cf Esping-Andersen et Korpi, 1987: 40-1; Ferrera, 1993: 75;
Wilensky et Lebeaux, 1958: 138 ff.).

Le troisi¨¨me r¨¦gime d'¨¦tat-providence est le r¨¦gime conservateur-
corporatiste. Selon Esping-Andersen, ce r¨¦gime comprend les pays
europ¨¦ens continentaux, dans lesquels l'¨¦tat-providence d'Allemand
est pris pour le syst¨¨me le plus typique de ce r¨¦gime. Aspalter
(1998, 2001c) a trouv¨¦ que, en fait, l'Allemagne est l'exception
concernant la politique mise en oeuvre apr¨¨s-guerre dans ce groupe
de pays et, particuli¨¨rement, concernant la domination de la
social-d¨¦mocratie en le monde politique.

Pour Esping-Andersen (1990), la raison pour le d¨¦veloppement du
r¨¦gime social- d¨¦mocrate en Scandinavie a ¨¦t¨¦ la domination
politique des partis social- d¨¦mocrates. Mais, en Europe
continentale (avec l'exception du Sud et de l'Est), la plupart
des pays ont eu des partis sociaux-d¨¦mocrates qui ont d¨¦termin¨¦
ou influenc¨¦, dans une tr¨¨s large mesure, la politique sociale
et, par cons¨¦quent, le cours de l'¨¦tat-providence depuis 1945.
Notamment, ce sont les pays suivants: Autriche, Belgique, Pays-Bas,
Luxembourg, France, Suisse et partiellement aussi l'Allemagne
(Aspalter, 1998, 2001c).

Dans l'¨¦tude d'Esping-Andersen (1990), le r¨¦gime conservateur-
corporatiste est caract¨¦ris¨¦ par l'absence de parti social-d¨¦mocrate
dominant, qui le distingue du r¨¦gime scandinave, et l'absence
d'¨¦thique du travail de type anglo-saxon (cf Esping-Andersen, 1990;
et particuli¨¨rement Ferrera, 1993). L'erreur scientifique
la plus grave d'Esping-Andersen est qu'il n'a pas avanc¨¦ sa th¨¦orie
des r¨¦gimes de mani¨¨re syst¨¦matique.

Esping-Andersen (1990) a d'abord classifi¨¦ les r¨¦gimes des
¨¦tats-providence et, seulement dans un deuxi¨¨me temps, a essay¨¦
de justifier ses r¨¦sultats avec ses indicateurs de d¨¦marchandisation,
de stratification, et de relation entre l'¨¦tat, le march¨¦ de l'emploi
et l'individus. Par ailleurs, en avançant ses raisons
dans sa description qualitative dans le premi¨¨re partie de
son ¨¦tude de l'ann¨¦e 1990, il a pris des param¨¨tres diff¨¦rents
pour chaque des trois r¨¦gimes.

Ce sont, comme cela a d¨¦j¨¤ ¨¦t¨¦ mentionn¨¦, l'¨¦thique du travail
dans le cas du r¨¦gime lib¨¦ral, la domination de partis sociaux-
d¨¦mocrates dans le cas du r¨¦gime social-d¨¦mocrate, et, finalement,
le legs historique d'autoritarisme dans le cas des pays de
l'Europe-continentale, par exemple le cas'Allemand.

Pour avancer une th¨¦orie qui tienne compte des principes
fondamentaux des sciences, on doit en premi¨¨r lieu se concentrer
sur les indicateurs (et dans le cas le plus favorable un seul
indicateur) qui distinguent les r¨¦gimes des ¨¦tats providence.
Avec ces r¨¦sultats, on peut essayer de grouper les ¨¦tats-providence
en r¨¦gimes. Si on agit de cette mani¨¨re, on peut arriver ¨¤ une
th¨¦orie qui est plus capable d'expliquer les raisons de la formation,
de l'expansion, les crises des ¨¦tats-providence et les ressemblances
et les diff¨¦rences entre eux et entre les r¨¦gimes diff¨¦rents
(cf Aspalter, 2002a).

Leibfried (1992) et Ferrera (1997) ont propos¨¦ l'existence d'un
quatri¨¨me r¨¦gime de l'¨¦tat-providence en Europe de Ouest, c'est
le r¨¦gime d'¨¦tat-providence rudimentaire en Europe de Sud (avec
les exceptions de la France et du nord de l'Italie) que Leibfried
a appel¨¦ le mod¨¨le du 'Latin Rim' ("la frange latine").

Ferrera (1996) a attribu¨¦ la distinction entre les pays de l'Europe
du Sud et leur voisins du nord ¨¤ des facteurs politiques, notamment
la polarisation entre l'extr¨ºme Gauche et la Droite et la faiblesse
des institutions politiques dans les pays de l'Europe de Sud.
Par cons¨¦quent, le mod¨¨le de l'¨¦tat-providence en Europe de Sud
repr¨¦sente un mod¨¨le mixte avec des caract¨¦ristiques des syst¨¨mes
universels qui on trouve dans les r¨¦gimes institutionnels et
d'autres, appartenant aux syst¨¨mes s¨¦lectifs qui on trouve,
par exemple, dans le r¨¦gime conservateur-corporatiste
d'Esping-Andersen (Palier et Bonoli, 1995; Ferrera, 1996).

En plus, les ¨¦tats-providences dans le sud de l'Europe sont
caract¨¦ris¨¦s par une approche sp¨¦cifique de la d¨¦finition des
responsabilit¨¦s en mati¨¨re de protection sociale, qui distribue
les responsabilit¨¦s entre l'¨¦tat, la famille, l'¨¦glise et
des organisations charitables et par la pr¨¦sence d'un client¨¦lisme
gn¨¦ralis¨¦ dans le r¨¦gime de l'Europe du Sud (Ferrera, 1996;
Castles et Ferrera, 1996).

Une question qui n'est pas encore r¨¦solue est celle de la
classification des r¨¦gimes des pays ex-communistes de l'Europe
de l'Est apr¨¨s 1990. Les pays ex-communistes, comme Cuba, la Chine,
et la Russie, peut-¨ºtre repr¨¦sentent un r¨¦gime (ou des r¨¦gimes)
d'¨¦tat-providence unique(s) avant l'introduction de l'¨¦conomie
de march¨¦. En dehors de l'Europe, on peux trouver aussi d'autres
r¨¦gimes d'¨¦tats-providence. Esping-Andersen (1990), au contraire,
a avanc¨¦ l'existence d'un seul r¨¦gime de protection sociale
qui comprend tous les pays anglo-saxons et, de plus, le Japon.

Cependant, d'autres auteurs (Ginsburg, 1992; Deacon, 1997;
Aspalter, 1998) ont montr¨¦ que le r¨¦gime lib¨¦ral d'Esping-Andersen
devrait ¨ºtre s¨¦par¨¦ entre deux r¨¦gimes principaux, le groupe
des pays avec des syst¨¨me sociaux lib¨¦raux mais collectifs ou
"travaillistes" et le groupe des pays avec des syst¨¨me sociaux
lib¨¦raux mais s¨¦lectifs qu' oriententles principes de l'¨¦conomie
lib¨¦rale.

Dans le premier groupe se trouve la Grande-Bretagne et d'autre
pays qui ont des
syst¨¨mes sociaux universels avec des niveaux
de protection mod¨¦r¨¦s, comme par exemple le Costa Rica. Concernant
l'Australie, la Nouvelle-Z¨¦lande et le Canada, on doit constater
qu'il s'agit de formes d'¨¦tat-providence mixtes. On peut aussi
¨ºtre d'avis, comme Castles et Mitchell (1991), que l'¨¦tat-providence
en Australie repr¨¦sente un mod¨¨le unique parce qu'il est fond¨¦ sur
la coincidence d'une politique de salaires minimums de haut niveau
et une stricte application du principe de la verification des
conditions de ressources des individus pour d¨¦terminer les services
sociaux et le niveau des prestations d'aide sociale (cf Graycar, 1979;
Ife, 1989; Carney, 1994; Schwartz, 1998). Bien que le gouvernement
ait mis en place quelque ¨¦l¨¦ments de S¨¦curit¨¦ sociale universelle
(Castles, 1996), l'¨¦tat-providence en Australie s'adresse ¨¤ une
petite partie de la population.

Les ¨¦tats-Unis sont repr¨¦sentatifs du deuxi¨¨me groupe des pays
qui ont appliqu¨¦ seulement des politiques lib¨¦rales et s¨¦lectives.
L'aide sociale est dirig¨¦e vers les minorit¨¦s et les syst¨¨mes de
protection sociale sont contributifs et incluent seulement la
population active (cf Berkowitz, 1991; Drucker, 1976; Ikenberry
et al., 1987; Stoesz, 1990; Hagen, 1998).

L'Asie n'est pas encore incluse dans la th¨¦orie des r¨¦gimes
de l'¨¦tat-providence. Jones (1990, 1993) a essay¨¦ d'identifier
un type Confuc¨¦en d'¨¦tat-providence en Extr¨ºme-Orient. Cependant,
les divers syst¨¨mes sociaux qu'on peut trouver dans cette r¨¦gion
ne font pas apparaitre un rôle important des traditions
Confuc¨¦ennes dans la d¨¦termination du cours du d¨¦veloppement
des ¨¦tats-providence dans les pays les plus d¨¦velopp¨¦s de
l'Extr¨ºme-Orient. Au contraire, les caracteristiques communes
et les diff¨¦rences peuvent ¨ºtre expliqu¨¦es par des d¨¦terminismes
politiques et sociaux (Aspalter, 2002a). Du fait des insuffisances
mentionn¨¦es plus haut, l'approche d'Esping-Andersen est incapable
d'int¨¦grer les mod¨¨les d'¨¦tat-providence de l'Extr¨ºme-Orient.
Dans le cas de l'¨¦tat-providence Japonais, Miyamoto par exemple
a trouv¨¦ que le syst¨¨me de protection sociale du Japon contient
des ¨¦l¨¦ments des trois r¨¦gimes avanc¨¦s par Esping-Andersen
(Peng, 2000).

Pour cette raison, il y a une confusion sur la nature des
¨¦tats-providence en l'Extr¨ºme-Orient. Il n'est pas encore d¨¦cid¨¦
s'il s'agit de r¨¦gimes hybrides ou uniques. N¨¦anmoins, Aspalter
a propos¨¦ qu'il y a un certain nombre de modeles uniques parmi
le groupe des ¨¦tats-providences en l'Extr¨ºme Orient, parmi lesquels,
au moins, le Japon, Singapour, Hong Kong et aussi la Chine
(Aspalter, 2000b, 2002b,c).

Dans cette ¨¦tude, nous examinons les caract¨¦ristiques des
¨¦tat-providence de Singapour et de Hong Kong et allons les
¨¦valuer, en gardant ¨¤ l'esprit les probl¨¨mes de l'¨¦tat-providence
traditionnel.

En ce qui concerne Singapour, le d¨¦veloppement de l'¨¦tat-providence
¨¤ Singapour doit ¨ºtre mis en regard des circonstances historiques.
En 1955, le gouvernement colonial de Grande Bretagne ¨¤ Singapour
¨¦tablit un syst¨¨me de assuranciel, nomm¨¦ les Central Providential
Fund, qui repr¨¦sente le prilier principal de l'¨¦tat-providence
d'aujourd'hui. Le gouvernement colonial n'entendait pas d¨¦velopper
ce fonds pour en faire un dans un syst¨¨me universel de S¨¦curit¨¦
sociale fond¨¦ seulement sur les cotisations des salari¨¦s et des
employeurs.

Les Britanniques envisagaient au contraire la mise en place de
syst¨¨mes de S¨¦curit¨¦ sociale qui reposent sur une r¨¦partition des
risques plus grande entre larges groupes de la population, par exemple
un syst¨¨me de retraites analogue ¨¤ celuis qui existe aujourd'hui
en Grande Bretagne. Le gouvernement colonial consid¨¦rait le CPF
comme un exp¨¦dient (Low et Aw, 1997: 19) qui avait pour but de
r¨¦pondre imm¨¦diatement ¨¤ la demande imm¨¦diate de s¨¦curit¨¦ sociale
en attendant un syst¨¨me plus avanc¨¦. Le Britanniques h¨¦sit¨¨rent ¨¤
installer un syst¨¨me de pension complet dans l'une de leurs colonies
asiatiques.

Une des raisons de cette modestie est que le nouveau gouvernement
conservateur en Grande Bretagne de l'ann¨¦e 1951 ouvrit une nouvelle
p¨¦riode de politique sociale conservatrice qui sonna le glas des
"cinq ann¨¦es de gloire" de l'¨¦tat-providence Britannique et qui
arr¨ºta l'expansion des institutions de l'¨¦tat-providence (Gregg,
1967; Glennester, 1998).

Une autre raisons majeure ¨¦tait la crainte de l'augmentation des
d¨¦penses pour les syst¨¨mes des colonies asiatiques qui devrait ¨ºtre
financ¨¦ par le gouvernement colonial. A plusieurs reprises, le
gouvernement colonial organisa des commissions qui ¨¦tudi¨¨rent les
possibilit¨¦s d'introduire des nouveaux syst¨¨mes de S¨¦curit¨¦ sociale
nationaux (Ng, 1991; Chow, 1981; Low et Aw, 1997).

En 1959, ann¨¦e pendant laquelle Singapour devint un ¨¦tat autonome
au sein du Commonwealth Britannique, la l¨¦gislation d'un nouveau
syst¨¨me de S¨¦curit¨¦ sociale ¨¦tait pr¨ºte, et n'attendait que
l'approbation du gouvernement (Chow, 1981). Apr¨¨s l'ind¨¦pendance
partielle de Singapour en 1959, le nouveau gouvernement prit une
autre position ¨¤ l'¨¦gard de la politique sociale. Le leader du
Parti de l'Action Populaire ('People's Action Party', PAP),
Lee Kuan-yew, n'aimait pas l'id¨¦e de cr¨¦er une nation o¨´
la plus grande partie de la population serait d¨¦pendante des
prestations sociales et o¨´ des charges sociales importantes
compromettraient la prosp¨¦rit¨¦ ¨¦conomique du pays.

La strat¨¦gie de d¨¦veloppement de longue dur¨¦e du nouveau
gouvernement ¨¦tait bas¨¦ sur le renforcement des incitations
au travail et l'affaiblissement de la d¨¦pendance ¨¤ l'¨¦gard des
prestations sociales. Lee Kuan-yew avançait le principe
que le travail et les bonne performances doivent ¨ºtre encourag¨¦s
et r¨¦compens¨¦s, et que personne ne doit pouvoir recevoir des
services subventionn¨¦s par le dur labeur des autres, dans le
cas o¨´ ils ne font pas eux m¨ºmes de leur mieux pour contribuer
¨¤ la soci¨¦t¨¦ (Chow, 1981: 359).

L'ann¨¦e 1968 marque le tournant le plus important dans le
d¨¦veloppement de l'¨¦tat-providence ¨¤ Singapour. C'est l'ann¨¦e
pendant laquelle le gouvernement introduisit deux nouveaux
syst¨¨mes de logement public qui eurent beaucoup desucc¨¨s. Dans
les ann¨¦es suivantes, les taux de cotisation pour le CPF furent
relev¨¦s de mani¨¨re significative. Les taux des cotisations des
salari¨¦s et des employeurs, originellement de 5 % des salaires
(c.-¨¤-d. 5 % pour les salari¨¦s et 5 % pour les employeurs)
mont¨¨rent ¨¤ 10 % en 1971. Dans les premier treize ann¨¦es de
son existence, le CPF ne s'¨¦tait pas beaucoup d¨¦velopp¨¦. Avant
l'ann¨¦e 1968, les fonds du CPF ¨¦taient collect¨¦s pour assurer
ses membres seulement contre les risques vieillesse.

Apr¨¨s l'¨¦tablissement des nouveaux syst¨¨mes de logement public
de 1968, l'objectif del'am¨¦lioration de la situation de logement
de la plupart des habitants de Singapour avait augment¨¦ la ponction
sur l'¨¦pargne des individus. L'augmentation des taux de cotisation
¨¦tait la cons¨¦quence logique de ce d¨¦veloppement. Les Nouveaux
Syst¨¨mes de Logement Public de 1968 avaient rendu possible
l'utilisation de l'¨¦pargne personnelle dans les comptes du cpf
pour le paiement des loyers et l'acquisition d'un logement aupr¨¨s
de l'Autorit¨¦ de Logement et D¨¦veloppement ('Housing and Development
Board', HDB), vendu sous forme baux amphit¨¦otiques (99 ann¨¦es).

En 1964, le gouvernement essaya d'am¨¦liorer le nombre de logements
publics avec deux syst¨¨mes de logement, le Syst¨¨me de Logement
Approuv¨¦ et le Sch¨¨me Propri¨¦t¨¦ R¨¦sidentiel Approuv¨¦. Les deux
syst¨¨mes rest¨¨rent sans succ¨¨s ¨¤ cause de l'absence d'autorisations
suffisantes et de ressources financi¨¨res du côtes de la HDB
et des acheteurs ¨¦ventuels. En 1966, une nouvelle loi
(le 'Land Acquisition Act') r¨¦solut le probl¨¨me de l'autorisation
manquante (Nga, 1995; Chua, 1995).

De plus, les Nouveaux Sch¨¨mes de Logement Public de 1968 supprim¨¨rent
les goulots d'¨¦tranglement financiers et par cons¨¦quent lanc¨¨rent
une nouvelle dynamique d'augmentation des cotisations et de l'¨¦pargne.
Une nouvelle ¨¨re d'expansion des fonctionnements du CPF
commençait, et le gouvernement cr¨¦a de nombreux syst¨¨mes
sous la parapluie du CPF. Le premier s des deux Nouveaux Syst¨¨mes
de Logement Public ¨¦tabli en Mai de cette ann¨¦e offrait l'usage de
l' ¨¦pargne du CPF pour les loyers des logements de la HDB aux membres
du CPF avant l'age de 55. Le deuxi¨¨me systeme ¨¦tabli en Septembre
de la m¨ºme ann¨¦e permettait l'usage de la totalit¨¦ de l' ¨¦pargne
r¨¦alis¨¦e pour l'acquisition des logements de la HDB ¨¤ bas prix.
Le nombre de ventes de logements de la HDB augmenta de 1.449 en
l'ann¨¦e 1967 ¨¤ 8.504 en l'ann¨¦e 1968 (Tyabii et al., 1989).

La cr¨¦ation du sch¨¨me 'Medisave' en 1984 ¨¦tait le r¨¦sultat du souci
du gouvernement de maitriser le cout des services de sant¨¦ et la
demandes montante pour des services de sant¨¦ ¨¤ l'intention des personnes
ag¨¦es. Le syst¨¨me Medisave couvre les frais d'hô
pitalisation,
le forfait hotelier, et certaines frais relatifs au traitement des
malades ¨¤ domicile. En 1990, le gouvernement ¨¦tablit le sch¨¨me
'Medishield' (c'est un fonds d'assurance) pour couvrir les risques
des maladies majeures des membres du CPF. Le syst¨¨me suivant,
'Medishield Plus', en 1996, l'a compl¨¦t¨¦ et offre une couverture
et une protection financi¨¨re plus grande que Medishield. En plus,
le gouvernement a commenc¨¦ ¨¤ lancer une s¨¦rie de syst¨¨mes nouveaux
en 1995, les 'Medisave Top-up Schemes', pour augmenter l'¨¦pargne
¨¤ la disposition des membres du CPF dans leurs comptes de Medisave.
Les membres qui participent ¨¤ ces syst¨¨mes augmentent leur comptes
de Medisave d'une certaine somme pendant un certain temps et
reçoivent un certain bonus comme une r¨¦compense pour avoir
pris les pr¨¦cautions n¨¦cessaires contre les risque de sant¨¦ (CPFB,
1996; Low et Aw, 1997; Tan, 1999). La derni¨¨re extension majeure
du fonctionnements du CPF est l'¨¦tablissement d'un syst¨¨me qui
assure la S¨¦curit¨¦ sociale en ce qui concerne la retraite.

Le Sch¨¨me de la Somme Minimum de l'ann¨¦e 1987 a r¨¦gl¨¦ l'age auquel
l'¨¦pargne peut ¨ºtre retir¨¦e ¨¤ 55 ans. Avant la nouvelle r¨¨glementation,
les membres du FPC pouvaient choisir entre un retrait pour acheter
un logement; un investissement en police d'assurance-vie, un emprunt
et des actions; et la continuation du compte du CPF qui fonctionne
comme un compte d'¨¦pargne normal. Apr¨¨s le succ¨¨s des nouveaux
syst¨¨mes de logement de 1968, l' ¨¦pargne investie sur des comptes
du CPF avait diminu¨¦ plus en plus.

En 1977, le gouvernement r¨¦pondit ¨¤ ce d¨¦veloppement avec
l'¨¦tablissement d'un deuxi¨¨me compte d'¨¦pargne du CPF,
le Compte Sp¨¦cial, en sus du Compte Ordinaire. Depuis l'introduction
du Sch¨¨me de la Somme Minimum, la somme minimum est mise en
r¨¦serve sur des Comptes Sp¨¦cial et Ordinaire et le reste
peut ¨ºtre retrir¨¦ par les retrait¨¦s. Avec la somme minimum
ils peuvent acheter une assurance-vie d'un ¨¦tablissement d'assurance
approuv¨¦e, ouvrir un compte ¨¤ une banque approuv¨¦e, ou laisser au
Compte de la Retraite (Nga, 1995; CPFB, 1996). Dans ce dernier cas,
la retrait¨¦ reçoit les int¨¦r¨ºts fix¨¦ par le FPC. La somme
minimum en 1987 ¨¦tait
S$ 30.000 pour une personne seule et
S$ 45.000 pour un couple mari¨¦. De l'ann¨¦e 1995 jusqu'¨¤ l'ann¨¦e 2003,
la somme minimum est relev¨¦e graduellement de S$ 40.000 ¨¤ S$ 80.000
(Low et Aw, 1997).

En 1989, une derniere fonction fut ajout¨¦eau CPF. C'est l'utilisation
de l'¨¦pargne du FPC pour l'acquisition de services d'enseignement
sup¨¦rieur. Le nouveau Syst¨¨me d'Education permet l'utilisation des
ressources du CPF non seulement pour ses membres mais encore pour
leurs conjoints et leurs enfants qui ¨¦tudient ¨¤ Singapour. Les sommes
pr¨¦lev¨¦es doit ¨ºtre rembours¨¦e, avec interet, au plus tard dans dix ans.
Dans l'ann¨¦e 1996, 7.413 postulants ont particip¨¦ au Syst¨¨me
d'Education (Tan, 1999; Low et Aw, 1997; CPFB, 1996).

Outre les divers syt¨¨mes du CPF, l'¨¦tat-providence ¨¤ Singapour
comprend aussi des syst¨¨mes d'assistance sociale. Le syst¨¨me
d'Assistance Publique aide les personnes qui n'ont pas des moyens
de subsistance et qui ne sont pas employables. Les personnes
inemployables se composent des personnes qui sont trop ag¨¦es pour
travailler et ont plus de 55 ans, ceux qui souffrent de la tuberculose,
ceux qui sont pris d'une maladie chronique, les handicap¨¦s physiques
et mentaaux, des veuf et veuves, et des orphelins. Les personnes
employables au contraire sont assist¨¦es par le Minist¨¨re du Travail
avec des emplois appropri¨¦s (Chow, 1981; SMC, 1982, 1980).

Au milieu des ann¨¦e 1960s, il y avait encore 22.000 personnes qui
¨¦margeaient ¨¤ l'assistance sociale. Malgr¨¦ une croissance rapide
de la population, le nombre de personnes ¨¦margeant ¨¤ l'assistance
sociale a diminu¨¦ ¨¤ un tiers (Josey, 1979). Ce fait peut-¨ºtre
reli¨¦ ¨¤ prosp¨¦rit¨¦ ¨¦conomique g¨¦n¨¦rale et aux effets positifs
du CPF, plus mûr. Par ailleurs, le gouvernement assistenles
personnes inemployables, et les malades et ceux qui ont besoin de
la protection par traitement m¨¦dicaux gratuits dans des cliniques
et des hôpitaux gouvernementaux. Les enfants des familles
qui en ont besoin sont de plus en droit d' obtenir une exemption
des frais de scolarit¨¦ et des manuels scolaires gratuits (SMCI, 1984).

A Singapour, le niveau de l'assistance sociale s'aligne sur le
nombre des membres de la famille des personnes qui sont inclus
dans les sch¨¨mes de l'assistance sociales. Au contraire de la
plupart des pays d¨¦velopp¨¦s, Singapour a ¨¦tabli des plafonds
pour le paiement de l'aide sociale, et pas de garanties des
revenus minimums. Les maximums pour un adulte seul s'¨¦l¨¨vent ¨¤
S$ 300 et pour un m¨¦nage de quatre personnes S$ 570 (Low, 1998).
Une autre caract¨¦ristique du syst¨¨me de l'assistance sociale ¨¤
Singapour est l'insistance sur les principes d'initiative et de
responsabilit¨¦ individuelle. Par exemple, le syst¨¨me encourage
le travail ¨¤ temps partiel au lieu d'effaroucher ceux qui ont
droit ¨¤ l'assistance sociale et de les punir par la r¨¦duction
ou l'annulation de l'assistance sociale pr¨¦c¨¦demment accord¨¦e.
Le gouvernement du Singapour aussi alloue des petits cr¨¦dit sans
int¨¦r¨ºts ¨¤ court terme de S$ 1.000 afin de faciliter la mise sur
pied d'une petite entreprise (Josey, 1979; SMC, 1980).

Le syst¨¨me d'assistance sociale de Singapour est en plus caract¨¦ris¨¦
par le recours ¨¤ la mise sous condition de resssources. Le syst¨¨me
d'assistance pour le loyer et le logement est sujet ¨¤ conditions de
ressources. Ce syst¨¨me est ouvert aux personne qui ne peuvent pas
obtenir l'assistance sociale. Mais il s'agit d'un syst¨¨me relativement
modeste (Low, 1998). A Singapour, il y a en plus des fonds
charitables du Ministre des Affaires Sociales et des organisations
non-gouvernementales qui offrent des services sociaux et des
programmes d'assistance sociale (SMCI, 1985).

L'¨¦tat-providence ¨¤ Hong Kong, au contraire de celui de Singapour,
ne connait pas des grandes syst¨¨mes de S¨¦curit¨¦ sociale contributifs.
La couverture du syst¨¨me de la S¨¦curit¨¦ sociale de Hong Kong (en termes
des personnes qui profitent de ce syst¨¨me) est plus r¨¦duite qu'¨¤
Singapour. La m¨ºme chose est vrai en ce qui concerne le niveau des
paiement de la S¨¦curit¨¦ sociale. Les piliers de l'¨¦tat-de providence
de Hong Kong sont form¨¦s par la coop¨¦ration de l'¨¦tat et des
organisations non-gouvernementales.

Ces diff¨¦rences ¨¦tonnantes entre ces deux syst¨¨mess sont enracin¨¦es
dans les circonstances historiques uniques de Singapour et Hong Kong
dans les premi¨¨res d¨¦cennies suivant la Seconde Guerre Mondiale.
Le chemin vers l'independance de Singapour fut tr¨¨s dur. Les ¨¦lites
locales de Singapour form¨¨rent un gouvernement autonome en 1959.
De 1963 ¨¤ 1965, Singapour faisait partie d'une nouvelle nation,
la Malaysie devenue ind¨¦pendante compl¨¨tement. La situation
politique, social et ¨¦conomique ¨¦tait tr¨¨s inqui¨¦tante (Lau, 1998;
George, 1992; Cheng, 1991).

Bien que les conditions sociales aillent tr¨¨s mal (Endacott,
1964, 1978; Chow 1994), ¨¤ Hong Kong l'¨¦tat colonial ne fut pas
mis en question s¨¦rieusement. Pour cette raison, le gouvernement
de Hong Kong ne suvit pas de politiques sociales progressives
comme son pendant ¨¤ Singapour. Un autre facteur qui a refr¨¦n¨¦
les ambitions du gouvernement ¨¤'¨¦tablir un syst¨¨me de protection
sociale plus extensif ¨¦tait sa crainte d'¨ºtre r¨¦duit ¨¤ l'impuissance
par les besoins des immigrants nouveaux, venus de Chine (Hodge,
1993; Chow 1980).

Dans les premi¨¨res ann¨¦es apr¨¨s la guerre, l'afflux des
immigrants de Chine d¨¦t¨¦riora les conditions sociales ¨¤
Hong Kong. La population de Hong Kong avait ¨¦t¨¦ r¨¦duite
de 1,6 million habitants en 1940 ¨¤ 610.000 habitants en 1945.
Dans les cinq ann¨¦es suivantes, le nombrfe de la population
¨¦tait grimp¨¦ ¨¤ deux million. Dans les d¨¦cennies suivantes,
la population de Hong Kong augmenta en moyenne d'un autre
million par d¨¦cennie (Morris, 1988). Le gouvernement colonial
n'avait pas l'intention de cr¨¦er un syst¨¨me de protection
sociale g¨¦n¨¦ralis¨¦ jusqu'au d¨¦but des ann¨¦es 1970s.

Les ¨¦lites Britanniques peuvent s'appuer sur une tradition
de politiques de Laissez-faire de longue dur¨¦e. Pendant l'ann¨¦e
financi¨¨re 1966/67, le gouvernement de Hong Kong ne d¨¦pensait
que 1.1 pour-cent de son budget dans les domaines de la
S¨¦curit¨¦ sociale et l'aide sociale (Baumann, 1983). Le gouvernement
de Hong Kong comme le gouvernement de Singapour n'¨¦tait pas dispos¨¦s
¨¤ cr¨¦er un syst¨¨me g¨¦n¨¦ralis¨¦ sur une grande ¨¦chelle, ¨¤ la charge
du gouvernement. En d¨¦pit du souhait du gouvernement de limiter
son engagement en ce qui concerne la politique sociale,
le gouvernement fut forc¨¦ d'¨¦largir des prestations sociales
par le retrait des organisations inter-nationales, par les
demandes croissantes d'aide sociale et de services sociaux,
et le m¨¦contentement social grandissant (Chow, 1985).

L'introduction du Syst¨¨me d'Assistance Publique (PAS) en 1971
constituait la premi¨¨re extension majeure du syst¨¨me ¨¤ Hong Kong.
Au d¨¦but, le Syst¨¨me d'Assistance Publique ne couvrait que les
coûts d'alimentation des ayants droit. Dans les ann¨¦e suivantes,
le niveau et la diversit¨¦ des prestations sociales sous le PAS
furent ¨¦largis graduellement. Les am¨¦liorations des prestations
sociales impliquaient la r¨¦vision de l'allocation pour les d¨¦penses
m¨¦nag¨¨res essentielles; et l'aide pour des handicap¨¦s physiques et
mentaux et des malades, des enfants et des personnes avec des besoins
de longue dur¨¦e (HKG, 1996a). Seulement les personnes satisfaisant
des crit¨¨res de conditions de ressources avaient droit aux prestations
de ce syst¨¨me d'assistance sociale (Brewer et McPherson, 1997).
Le Syst¨¨me d'Assistance Publique fut remplac¨¦ par le Syst¨¨me
d'Assistance de la S¨¦curit¨¦ Sociale Compr¨¦hensive (le CSSAS).

Entre 1976 et 1996, la distribution des cas de l'aide sociale
sous le PAS et le CSSAS a chang¨¦ ¨¤ la longue. Dans cette p¨¦riode,
la partie de l'aide pour les vieux a augment¨¦ le plus. En 1996,
62 pour-cent des cas du CSSAS ¨¦tait des cas d'assistance pour
les vieux. L'assistance pour les chômeurs, les familles
avec un parent isol¨¦ et les handicap¨¦s n'a que tr¨¨s peu augment¨¦.
La proportion des personnes sansresources a diminu¨¦ le plus,
de 16 pour-cent en 1976 ¨¤ un pour-cent en 1996. La proportion
des malades s'est r¨¦duit de 13 ¨¤ 11 pour-cent dans la m¨ºme
p¨¦riode (HKG, 1984, 1994, 1996b). Deux ann¨¦es apr¨¨s
l'¨¦tablissement du CSSAS, le gouvernement a install¨¦ un autre
syst¨¨me d'assistance sociale important, les Subsides de
Diminution et Infirmation, plus tard connu comme les Subsides
de Besoins Sp¨¦ciales (les SNA).

En 1993, le nom de ce syst¨¨me ¨¦tait encore une fois chang¨¦
en Sch¨¨me des Subsides de la S¨¦curit¨¦ Sociale (le SSAS). Ce
syst¨¨me nouveau n'a pas de conditions de ressources. Il y a
seulement des crit¨¨res (Heppell, 1974). Le SSAS est cibl¨¦ sur
les besoins sp¨¦ciaux des vieux infirmes et les grands handicap¨¦s.
Ce syst¨¨me offrait un soutien aux les personnes qui avaient
le plus besoin de l'aide sociale. Les personnes infirmes
doivent avoir plus de 65 ans et ceux qui ont plus de 75 ans
sont pr¨¦sum¨¦s infirmes automatiquement. Le SSAS par cons¨¦quent
avait la fonction d'un syst¨¨me de pensions pour les vieux
les plus ag¨¦s. Les personnes ag¨¦es de plus de 70 ans et les
personnes qui ont besoin dessoins permanents sont en droit de
percevoir un une allocation g¨¦n¨¦nreuse(Brewer et McPherson, 1997).

Le CSSAS et le SSAS sont les plus grands syst¨¨mes de S¨¦curit¨¦
sociale ¨¤ Hong Kong. Mais les ann¨¦es 1970s ont vu l'¨¦tablissement
des autres syst¨¨mes de S¨¦curit¨¦ sociale. Le gouvernement cr¨¦a
le Sch¨¨me Compensateur des Blessures des Crimes et des Ex¨¦cutions
de la Loi en 1973; les Subsides pour les Vieux, le Suppl¨¦ment
pour les Vieux, et le Suppl¨¦ment de Longue Dur¨¦e en 1978; et
le Sch¨¨me de l'Assistance des Victimes des Accidents dans la
Route en 1979 (Chan, 1996). En plus, le gouvernement de Hong Kong
offrit une aide en cas d'urgence, par exemple en cas de typhon,
d'incendie, d'innondation, d' ¨¦boulement, et de naufrage.
Le gouvernement aussi offrit d' autres services sociaux,
par exemple l'aide l¨¦gale et des services des appels de la
S¨¦curit¨¦ sociale (HKG, 1996b; Chow, 1980).

L'¨¦tat-providence en Hong Kong a d¨¦velopp¨¦ un syst¨¨me d'aide
sociale int¨¦gr¨¦ de plus en plus dans un syst¨¨me de protection
g¨¦n¨¦ralis¨¦. Jusqu'au d¨¦but des ann¨¦es 1970s, le d¨¦veloppement
de l'¨¦tat-providence avait avanc¨¦ d'une mani¨¨re pragmatique.
Avant 1954, le gouvernement n'essayait pas d'intervenir en suivant
un dessein ambitieux et dans les domaines du logement, la sant¨¦
et l'¨¦ducation. Un incident ¨¤ la vieille de Noël de 1953,
l'incendie de Shek Kip Mei qui avait d¨¦truit un grand nombre
d'habitations ill¨¦gales, força le gouvernement ¨¤ intervenir
pour le premier fois ¨¤ grande ¨¦chelle sur le march¨¦ du logement.
Cet incendie fit plus de 53.000 sans abri (Wen, 1988; Castells
et al., 1990). L'ann¨¦e suivante, un autre incendie faisait
encore une fois 24.000 personnes sans abri (Leung, 1996).

En 1954, le gouvernement ¨¦tablit deux nouvelles institutions,
le D¨¦partement du Transferts de populations et l'Autorit¨¦ de
Logement, pour venir ¨¤ bout de l'am¨¦lioration de la situation
de logement. Jusqu'¨¤ 1959, pr¨ºs de 200.000 personnes qui avait
log¨¦ dans des logements ill¨¦gaux auparavant et leurs descendants
¨¦taient transf¨¦r¨¦es vers de nouveaux logements. En 1969, le nombre
total des personnes transf¨¦r¨¦es se montait ¨¤ 975.000. Malgr¨¦ que
le succ¨¨s de cette politique, le nombre des personnes qui logent
ill¨¦galement continua ¨¤ monter ¨¤ la suite du nombre des personnes
qui ne pouvaient plus se payer des appartements lou¨¦s.
Pour cette raison, on peut conclure que le gouvernement de
Hong Kong avait essay¨¦ de faire disparaitre les symptômes
des probl¨¨mes du logement, et pas les probl¨¨mes de logement
eux-m¨ºmes (Wen, 1988).

L'ann¨¦e 1972 repr¨¦sente un tournant dans le d¨¦veloppement de
l'¨¦tat-providence ¨¤ Hong Kong. Le nouveau gouverneur, Sir Murray
MacLehose, annonça le Programme de Logement de Dix Ans.
Le but de ce programme ¨¦tait de cr¨¦er un total de 1,8 million de
logements en dix ans. Cet objectif premier fut r¨¦vis¨¦ ¨¤ 35.000
unit¨¦s de logement par ann¨¦e plus tard. En 1973, fut install¨¦e
une nouvelle "autorit¨¦ du logement" qui devait r¨¦unir des autorit¨¦s
jusqu'ici s¨¦par¨¦es. Le gouvernement ¨¦largit ce programme par le Sch¨¨me
de la Propri¨¦t¨¦ de Logement en 1978, puis le Sch¨¨me de Participation
du Secteur Priv¨¦. Ces plans devaient am¨¦liorer la situation du logement
des personnes aux revenus moyens (la 'classe de sandwich') qui
auparavant ¨¦taient exclues des programmes de logement public et
qui ne pouvaient pas se payer les logements, tr¨¨s on¨¦reux,
du march¨¦ priv¨¦ (Yip et Lau, 1997; McLaughlin, 1993; Wen, 1988).

La nouvelle Strat¨¦gie du Logement ¨¤ Longue Dur¨¦e promulgu¨¦e en
1987 envisageait de donner la priorit¨¦ au secteur priv¨¦. Le
gouvernement poursuivrait des politiques visant ¨¤ d¨¦velopper
la propri¨¦t¨¦ priv¨¦e de logements et s'engagerait plus fortement
dans la construction de logements pour les classes moyennes.
Selon la nouvelle strat¨¦gie, le gouvernement installa le Sch¨¨me
des Cr¨¦dits pour des Achats des Logements en 1988 (¨¦largi en 1991)
et le Sch¨¨me de l'Option pour Louer ou Acheter en 1991; et
le Sch¨¨me de Logement de la Classe "Sandwich" en 1993 (Yip et Lau,
1997; Leung, 1996).

En 1972 Gouverneur MacLehose promit aussi, par exemple, trois ann¨¦es
d'¨¦ducation secondaire gratuite pour tous le monde et inaugura avec
cela une nouvelle p¨¦riode d'intervention du gouvernement dans le
domaine de l'¨¦ducation. En mati¨¨re de services m¨¦dicaux le
gouvernement r¨¦visa ¨¤ la hausse ses ambitions dans les trois
derni¨¨res d¨¦cennies. En 1996, le gouvernement administrait
par exemple 224 centres des r¨¦habilitation, 185 centres pour
des patients, et 13 centres pour les s¨¦ropositifs. Par contre,
la plupart des centres des services sociaux, environ 80 pour-cent,
¨¦taient g¨¦r¨¦s par le secteur associatif (Aspalter, 2002b).

Le syst¨¨me de S¨¦curit¨¦ sociale de Hong Kong ne ressemble pas aux
syst¨¨mes universalistes de S¨¦curit¨¦ sociale avec large couverture
et haut niveau de prestations sociales. A Hong Kong le syst¨¨me de
S¨¦curit¨¦ sociale correspond ¨¤ un syst¨¨me d'aide sociale comme on
les appelle en Europe. Le gouvernement de Hong Kong ne s'est pas
d¨¦velopp¨¦ au del¨¤ de l'assistance (Heppell, 1981). Le syst¨¨me de
S¨¦curit¨¦ sociale de Hong Kong n'a pas d'assurance sociale. Toutefois,
cela ne veut pas dire que le syst¨¨me de S¨¦curit¨¦ sociale n'a pas
continu¨¦ ¨¤ se d¨¦velopper pendant les derni¨¨res d¨¦cennies. Bien que
le gouvernement ait ¨¦vit¨¦ d'utiliser la terminologie de
l'¨¦tat-providence, il a de plus en plus suivi des politiques
typiques de l'¨¦tat-providence (cf Chan, 1996).

Cecipeut aussi ¨ºtre observ¨¦ ¨¤ Singapour. Ces deux ¨¦tats-providence,
Hong Kong et Singapour, sont des produits des politiques sociales
conservatrices de la p¨¦riode d'apr¨¨s Guerre. Les gouvernements des
ces deux entit¨¦s politiques sont domin¨¦s par des partis politiques
conservateurs. N¨¦anmoins, le Parti de l'Action Populaire de
Singapour ¨¦tait issu du mouvement syndical Socialiste ¨¤ la fin
des ann¨¦es 1940s. Lee Kuan-yew, sorti des rangs du mouvement
syndical avait compris que l'avenir de la Republique de Singapour
exigeait quele succ¨¨s ¨¦conomique ne soit pas mis en p¨¦ril par des
taxes trop hautes et un taux de d¨¦pendance ¨¤ l'¨¦gard des prestations
sociales.

A Hong Kong, le gouvernement colonial changea son attitude
anti-¨¦tat-providence apr¨¨s les crises politiques de l'ann¨¦e 1967
(Aspalter, 2000a), li¨¦es ¨¤ la R¨¦volution Culturelle en Chine.
Apr¨¨s cela, le gouvernement lança une s¨¦rie de nouvelles
politiques sociales, incluant la nouvelle coop¨¦ration avec les
organisations non-gouvernementales. Les syst¨¨mes sociaux de
Hong Kong et Singapour ont acquisun haut niveau de d¨¦veloppement
et tous deux repr¨¦sentent des syst¨¨mes de protection sociale
uniques qui peuvent servir comme d'alternatives ¨¤ l'¨¦tat-providence
dans le reste du monde, les pays en voie de d¨¦veloppement comme
les pays d¨¦velopp¨¦s; et particuli¨¨rement aussi dans les pays
d¨¦velopp¨¦s avec des ¨¦tats-providences traditionnels.

Les exemples de Singapour et de Hong Kong montrent qu'il est possible
d'assurer un haut niveau de S¨¦curit¨¦ sociale sans compromettre les
finances de l'¨¦tat, le comp¨¦titivit¨¦ de l'¨¦conomie dans un monde
globalis¨¦, et sans mettre en p¨¦ril un haut niveau d'initiative
individuelle, la responsabilit¨¦, et l'aide mutuelle.

Les deux ¨¦tats-providences ¨¦vitent la redistribution des ressources
¨¦conomiques d'un individu ¨¤ l'autre. Cette redistribution p¨¦nalise
le travail au dela du niveau normal,les hauts salaires et les individus
qui ont du succ¨¨s dans leur m¨¦tier; il p¨¦nalise ceux qui travaillent
plus et ceux qui ont obtenu une meilleure ¨¦ducation. Les ¨¦lites
gouvernantes de l'Europe n'ont pas pris en compte les inconv¨¦nients
du principe de redistribution qui est fond¨¦ sur les observations de
Karl Marx en Angleterre au milieu du dix-neuvi¨¨me si¨¨cle. Peut-¨ºtre
est il temps de reconsid¨¨rer, ou au moins discuter, les fondations
des ¨¦tats-providence Europ¨¦ens. Singapour et Hong Kong, au moins,
montrent qu'il y a plus d'une seule alternative ¨¤ l'¨¦tat-providence
traditionnel, pour r¨¦pondre aux besoins des ¨¦conomies modernes du
21¨¨me si¨¨cle.




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